"Salgado, le business du paradis perdu..."
Extraits de l'éditorial de André Rouillé, N°428 (06 décembre 2013) sur www.paris-art.com
"L'aspect indissociablement écologique et politique bascule ainsi dans la fiction
que notre monde recèle un autre monde en son sein, un «monde des origines», un cristal de monde en quelque sorte, qui aurait miraculeusement échappé aux vicissitudes et méfaits de la civilisation contemporaine, et qui aurait ainsi reçu de la providence ce privilège inouï de s'être maintenu dans l'harmonie originelle «des paysages, des animaux et des peuples» (Lélia Salgado). En somme l'écologie sans la politique, la nature à rebours de la société, le salut dans un mouvement régressif de l'histoire jusqu'à sa mythique origine intemporelle, celle d'un état de nature d'avant l'éclosion de la société. C'est sur cette philosophie à deux balles que repose le projet Genesis, entre les mythes du paradis perdu et du bon sauvage, les stéréotypes de la pureté des origines, et la fiction d'une rédemption possible de l'humanité par une «quête du monde des origines» où la nature ne serait que «pureté», «majesté» et «splendeur», et les hommes encore humains."
"Le photographe-vedette brésilien Sebastiao Salgado, qui habite Paris, occupe
actuellement, avec 245 photos de sa dernière super-production Genesis, les quatre
étages de la Maison européenne de la photographie. Le succès est énorme, la foule
se presse pour «s'abreuver à la splendeur des régions polaires, des forêts tropicales,
des savanes, des déserts torrides, des montagnes dominées par des glaciers et des
îles solitaires», comme l'indique Lélia Salgado, à la fois femme du maître, et
commissaire-scénographe de l'exposition."
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