"Si l'on peut aujourd'hui faire art
avec n'importe quoi
et n'importe comment,
si l'indifférenciation rapproche certaines œuvres
au plus près des choses ordinaires,
si l'art ne transmet plus ni vérité
ni valeur transcendantes,
s'il n'est ni didactique
ni éthique,
s'il sombre, jusqu'à l'indécence parfois,
dans la marchandisation et la spéculation,
si, à l'encontre des utopies modernistes,
l'art n'est évidemment pas la vie,
alors,
à quoi bon défendre pour tous
un droit à la culture et à l'art,
à l'art contemporain. ?..."
Photo @lsemo
Capture d'écran avec Smartphone
(02-06-2016, 21 h 30)
"Tout simplement parce que, par delà ses dérives, ses excès, ses facilités, son hermétisme et son élitisme souvent, ses effets de mode et sa confiscation par les puissants du moment, l'art est encore l'un des rares lieux de résistance.
Lieu minuscule et vaste où, artiste ou spectateur, l'on peut - encore parfois - risquer l'expérience de s'affranchir des tyrannies contemporaines, et entrevoir d'autres mondes possibles.
Face au règne du nouveau - vide, compulsif et mercantile - de la mode et de la publicité ; face à la dictature de l'information réduite à la propagation de «mots d'ordre», de «devoir croire»; face à l'implacable efficacité des machines de pouvoir des sociétés de contrôle ; l'art oppose la force inouïe de l'inattendu, du non-reconnu, du non-reconnaissable.
De l'incontrôlable et de l'impossible.
Ce par quoi il est un point politique de résistance."
Texte de André Rouillé
Extrait de l'éditorial du 01-02-2013 sur paris-art.com
http://www.paris-art.com/art-culture-France/qui-a-droit-a-l-art/rouille-andre/406.html#haut
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